La dette dans la société

La méchante invention comme pillier de notre économie.

Que nous le souhaitons ou non, la dette est omniprésente dans notre société. C’est elle qui permet l’investissement et la création monétaire. Mais depuis quelques temps, c’est devenue nos nouvelles chaînes : les citoyens se sont retrouvés à la rue à cause d’elle, l’état grec se fait littéralement humilié par l’état Allemand par le seul pouvoir de la dette.

Le rôle de la dette dans la société

L’investissement est la colonne vertébrale du capitalisme. Lorsqu’une entreprise souhaite augmenter son chiffre d’affaire, elle va naturellement investir dans de nouvelles machines ou employés. Ne disposant pas de la somme nécessaire, elle va contracter un prêt par sa banque et ainsi s’endetter. De même pour un particulier, dont le but n’est pas d’augmenter son chiffre d’affaire, mais son confort. Il va, dans une société de consommation comme la nôtre, contracter un prêt à sa banque pour acheter une meilleure voiture.

Dans le cas de l’état français, c’est un peu plus compliqué. Mettons que le gouvernement souhaite investir dans de nouvelles infrastructures ou juste maintenir ses dépenses d’assurance maladie, il va naturellement demander un prêt. Or, depuis la loi « Rothschild » de Janvier 1973, le gouvernement ne peut plus emprunter à la Banque de France, qui pourtant propose un taux nul. Il se doit de demander uniquement aux banques privées. Les banques privées n’ayant pas les fonds nécessaires vont ensuite emprunter à taux zéro à la Banque de France… Oui, les banques ont droit d’emprunter à taux zéro, mais pas l’état ni le citoyen. On parle donc souvent de la dette de la France qui s’élève à 1900 milliards d’euros depuis 1973, on oublie de parler des autres 1900 milliards d’euros que l’état a donnés aux banques privées comme intérêts depuis cette loi.

L’autre rôle important de la dette est la création monétaire. Imaginons un système où vous seul posséder 100€ que vous mettez à la banque. La banque sait que vous n’utiliserez que 20€, elle peut donc proposer les 80€ à Mr Dupont qui souhaite un crédit. Au final quand on vous demande votre argent, vous dites « j’ai 100€ », et quand on demande à Dupont il répond « j’ai 80€ ». On a donc bien un nouveau système avec 180€ en jeu. D’où viennent ces 80€ ? Simplement de la banque qui sur son livre de compte a ajoutée 80€ au crédit.

Penser la création monétaire comme une planche à billet est complètement dépassé. Aujourd’hui la création monétaire se fait juste en modifiant un nombre dans les ordinateurs des banques, autrement dit du pur vent. Ce n’est plus l’état qui bat la monnaie, celle-ci est créée à 90 % par les banques privées et leurs machines à vent. Il y a quand même un garde fou de la Banque Européenne pour éviter que les banques jouent trop : elles se doivent de mettre 4 % de leur argent à la banque européenne. Pour éviter que vous ne fassiez n’importe quoi avec 1000€, je vous en confisque 40€… efficace comme technique.

On comprend un peu plus la citation de Ford : Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin.

Les nouvelles chaînes

La dette dans l’histoire est aussi intéressante. Dans l’Antiquité, la dette était délivrée uniquement par l’état. Lorsqu’une personne ne pouvait honorer son crédit, l’état allégeait sa dette voire l’annulait. Le Moyen-Âge est rempli de souverains peu soucieux de leurs dettes. La plupart des dettes de guerres ne se font pas rembourser, comme le roi d’Angleterre Edouard III, qui décida de ne pas rembourser la sienne faisant s’écrouler les deux plus grosses banques d’Italie. Plus proche de nous il y a l’emprunt russe qui a ruiné pas mal de français en 1918, malgré la réputation d’être sûr.

On peut donc se demander: Pourquoi aujourd’hui, alors que la dette est plus que jamais du vent, elle semble pourtant être devenue un objet intouchable, enchaînant le débiteur à son créancier de manière irréversible ? Les banquiers américains ont « laissé crever » des millions d’américains à cause des subprimes (emprunts risqués) sans annuler la moindre de leurs dettes. Pourtant quand ces mêmes banquiers ont fait faillite, le gouvernement (sans notre accord) a dépensé des milliards pour les sauver, une belle preuve de soumission.

La dette est devenue la nouvelle arme de domination. Sous prétexte d’avoir donné un argent pourtant fictif, les créanciers outrepassent les principes démocratiques. On peut citer le diktat de l’Allemagne sur la Grèce en refusant la moindre négociation avec un président démocratiquement élu. Ou encore une bonne partie des pays émergents, qui ont du se soumettre aux marchés américaines après s’être endettés auprès du FMI. Il n’y a plus besoin de faire la guerre pour dominer un pays, il suffit juste de racheter ce pays : La France pour le Qatar, la Grèce pour l’Allemagne ou plus généralement l’Europe pour la Chine.

On peut également citer un contre-exemple, celui de l’Islande. Ce pays était décrit comme une petite Grèce en faillite. L’Union Européenne et le FMI ont couru à son secours avec comme mission de l’endetter auprès d’eux et de mettre tout le peuple en récession avec une bonne dose de libéralisme, comme ce fut le cas pour la Grèce. Les islandais ont préféré descendre dans la rue renverser le pourvoir. Puis par référendum : refaire une constitution par des citoyens tirer au sort, laisser les banques fautives sombrer, nationaliser celles qui restaient, annuler la dette, et faire relancer l’économie par l’état. Aujourd’hui le pays est reparti et affiche une croissance insolente.
Bien évidemment, une telle preuve du bienfait démocratique sur les abus de la dette n’est pas bon pour nos dirigeants. On ne citera donc pas l’exemple de l’Islande dans les débats de peur que cela se propage, mais plutôt du méchant peuple grec qui refuse de payer. Je conclurai par la citation du baron Rothschild en personne : Donnez-moi le droit d’émettre et de contrôler l’argent d’une nation et alors peu m’importe qui fait ses lois.