Le futur de la robotique expliqué par un lave-vaisselle

Basic. Simple.

Beaucoup de gens capitulent devant l’arrivée de l’Intelligence Artificielle et des progrès de la robotique. Le chômage serait inévitable devant les robots. Pourtant les robots sont déjà dans nos foyers : lave-vaisselle, lave-linge, robot aspirateur, robot cuisinier, … et nous avons toujours un travail. Pourquoi ces derniers n’ont pas rendu l’homme inutile ? Quelles sont les différences entre les robots actuels et les robots futurs ? Va-t-on voir l’humain être inutile face à la machine ?

I – La robotique, l’art de contourner les problèmes

Pour comprendre comment la robotique avance, on peut prendre exemple de notre lave-vaisselle. Est-ce que ce robot lave la vaisselle comme un humain ? Un humain met toute la vaisselle dans l’évier. Grâce à son analyse d’image très poussée, il arrive à différencier les objets dans l’évier, puis il utilise sa dextérité pour prendre l’objet, lui donner un coup d’éponge sans le casser, l’essuyer puis le ranger.
Ces faits et gestes qui paraissent simples sont encore infaisables pour un robot. Alors comment avons-nous penser le lave-vaisselle ? Premièrement, prendre chaque objet un par un pour les passer sous le jet d’eau est trop compliqué. On a donc inversé, les objets restent fixes et c’est le jet d’eau qui bouge. Le coup d’éponge est aussi trop délicat pour le robot, on va opter pour un jet d’eau à haute pression pour venir chasser la crasse. Enfin le séchage avec un torchon est trop compliqué, on va préférer un séchage par la vapeur. La robotique c’est l’art de repenser les tâches pour les rendre plus simple.

La robotique c’est aussi l’art de définir les limites de son robot. Quand vous faites la vaisselle, vous commencer par collecter toute la vaisselle sur la table, puis vous la laver et enfin vous la ranger. Là encore certaines tâches sont irréalisables par un robot. On va donc définir la limite d’utilisation de notre robot, dans ce cas juste laver la vaisselle. Puis nous allons réfléchir à l’interface homme/machine. Un interface est le moyen que l’homme va se servir pour utiliser la machine. Dans le cas du lave-vaisselle, l’interface principale sont les bacs et les rangés pour venir positionner les objets. Ainsi la tâche de rassembler les objets puis de les ranger dans le placard est pour l’homme. Mais en disposant les couverts et assiette à la verticale espacé entre elles, l’humain peut utiliser la machine pour laver la vaisselle. Grâce à l’interface, on va trouver un juste milieu entre facilité pour l’homme et facilité pour la machine. On pense que les robots sont des être surnaturels capables de tant de choses. La vérité, c’est qu’à l’heure actuelle, si les robots sont si performants, c’est uniquement car l’homme lui facilite grandement la tâche.

II – Une plus grande interaction homme / machine

Ces interfaces qui séparent l’homme de la machine est au cœur du progrès technologique. Prenons l’exemple de l’ordinateur. Au début de l’informatique, l’interface était plus « orientée » machine pour lui facilité la tâche. C’était à l’homme d’apprendre par cœur des lignes de commande à taper sur le clavier pour utiliser la machine, on était bien loin d’un comportement naturel. Ensuite grâce à la souris, l’interface a été graphique, on peut se repérer sur l’ordinateur grâce à des icons, comme on se repère dans nos villes avec les panneaux. Maintenant, grâce à l’intelligence artificielle, l’interface se rapproche de plus en plus d’un comportement humain. On peut parler directement à son téléphone : « Siri, quelle météo fait-il demain ? ». Qui sait, peut-être qu’un jour, on aura juste besoin de mettre toute la vaisselle en vrac dans l’évier pour que le lave-vaisselle la nettoie !

III – Le remplacement des humains par des interfaces naturelles

Cette évolution de l’interface homme/machine rend la machine de plus en plus autonome. C’est ce point qui diffère les robots actuels avec les robots futurs. Le robot futur pourra mieux comprendre son environnement et aura une interface plus naturelle pour l’homme. Il pourra comprendre le langage humain écrit et parlé, il pourra s’adapter en fonction de l’humeur de l’humain. Cette plus grande interaction avec l’humain rend la machine plus autonome et peut à court terme menacer des emplois.
Prenons l’exemple de la fonction publique. Votre profile est déjà entièrement informatisé et enregistré dans des bases de données. Les décisions pour l’obtention d’aides ou autres sont régies par un arbre de décision parfaitement transposable en algorithmes. Alors pourquoi avons-nous besoin de personnelle dans les administrations ? Car les interfaces homme/machine sont encore rustiques. Il faut un humain pour faire la liaison. L’humain va lire votre demande écrite ou écouter votre appel téléphonique. Puis il va transformer ces informations « naturelles » en cases à cocher et listes déroulantes dans son logiciel. Une fois votre demande « numérisée », le robot informatique va procéder à votre demande et donner une réponse à l’humain. Cette réponse peut aussi être trop rigide comme un code réponse « non naturel », l’humain va donc transformer ce code réponse en un mail rédigé dans un langage naturel.
L’intelligence artificielle permet justement de lire un texte ou d’écouter une conversation pour en tirer les informations importantes à traiter, elle peut aussi parfaitement rédiger un mail. A quoi sert l’humain maintenant ? L’interface est devenue « naturelle » nous pouvons directement l’utiliser sans intermédiaire. Cette exemple n’est pas propre qu’à l’administration. Beaucoup d’emplois aujourd’hui reposent exclusivement sur des intermédiaires entre un utilisateur et un logiciel un peu déroutant.

IV – La fin du monde ?

Est-ce la fin du monde ? Jusqu’aux XIX siècles, 90% des gens vivaient dans les champs pour cultiver la terre. Aujourd’hui, ils sont moins de 5% dans les champs. Sommes-nous pour autant dans le chaos total avec 95% de chômage ? Non car la machine nous à libérer d’un fardeau, celui de porter les sauts d’eau et de labourer la terre continuellement. Nous nous consacrons d’avantage à l’art, la politique ou les voyages qu’avant. Nos métiers actuels sont moins pénibles, plus intéressants et plus intellectuels qu’avant. Le progrès robotique a toujours été bénéfique à l’homme. Ces effets néfastes ne sont qu’à court termes, uniquement car des gens restent figés sur leur ancien emploi devenu inutile.
Quand j’entends un ouvrier être scandalisé qu’on le remplace par un robot, je suis d’avantage scandalisé qu’un humain réalise de nos jour un job de robot.