L’intervention en Syrie met en péril les démocraties d’Europe



La sainte trinité a encore frappé, Amérique, Angleterre et France ont de nouveau envoyé des missiles sur la Syrie. Depuis le début de la crise en 2011, nous pouvons examiner les conséquences d’une déstabilisation de la région. Et nous pouvons prévoir les conséquences de ces nouvelles frappes sur nos démocraties.

Introduction

Avant de rentrer dans le vif du sujet permettez moi de relever un détail sur ces frappes. La « ligne rouge » a déjà été franchie en 2013 par l’utilisation d’arme chimiques. Pourquoi les armes chimiques sont dites non conventionnelles ? Parce qu’elles sont invisibles, attaquent sans prévenir et tuent tout le monde même les enfants ? Très bien, mais c’est aussi le cas des attaques par drone. Est-ce que Barack Obama a franchi la ligne rouge avec ses 26 171 bombes pour la seule année 2016 ? La condamnation par les pays occidentaux fait encore une fois preuve d’hypocrisie.

Les conséquences du bombardement

Pour prédire les conséquences de ces bombardements, on peut regarder sous forme de cause/conséquence les précédentes frappes :

  1. Bombardement à l’aveugle
  2. Déstabilisation de la Syrie
  3. Important flux migratoire vers l’Europe
  4. Déstabilisation de l’économie des pays les plus fragiles
  5. Monté du nationalisme et du mouvement anti-UE

Cette suite s’est parfaitement illustrée dans les scrutins en France ou en Italie, mais c’est surtout le groupe de Visegrad (Pologne, République tchèque, Hongrie, Slovaquie) qui est à redouter. C’est pays à l’économie fragile basée sur une main d’œuvre bon marché ont vu dans la direction d’Angela Merkel d’accueillir un million migrants comme un ultime affront. Ces pays ont déjà le sentiment d’être humiliés par l’Allemagne qui se sert d’eux comme une « Chine » voisine pour profiter des bas salaires et produire à bas coût.

Voilà que Angela Merkel s’octroie également leur souveraineté et leur impose leurs propres politiques migratoires. D’autant que la chancelière n’hésite pas à détruire leur économie, dans le seul but de récupérer quelques voix pour son parti.

Il ne faut pas s’étonner de la montée de l’extrême droite et de la vague anti-UE présentes dans ces pays : Marche pour l’indépendance le 13 Novembre regroupant 60 000 personnes en Pologne. Election d’un « Trump tchèque » comme premier ministre en République tchèque. Deuxième reconductions pour Orban, le dirigeant d’extrême droite anti-immigration en Hongrie.

Si on continue à frapper la Syrie, jusqu’où ira cette vague anti-EU ?

Car quitter l’UE est une réalité de plus en plus concrète. D’une part l’Angleterre a montré la voie avec le Brexit. D’autre part l’Allemagne a très bien montré avec la Grèce comment elle traitait les petits pays en position de faiblesse. Enfin dans nos pays aussi la discorde anti-UE gagne du terrain, comme l’atteste les suffrages en France, en Allemagne ou en Italie. Les pays fondateurs sont plus que jamais désunis et n’arrivent plus à fédérer autour du projet européen. Là où à l’Est, Poutine jouit d’une carrure d’homme fort providentiel, le seul capable de protéger la population des dirigeant occidentaux. Il ne se cache d’ailleurs plus de ses envies de reconquête de l’URSS comme en Crimée ou en Ukraine.

Conclusion

En résumé tirer des missiles sur la Syrie revient à tirer des missiles directement sur les fondations de l’UE et de donner une occasion en or pour Poutine de revenir en l’Europe de l’Est.